Une fois n'est pas coutume, je me fais le relais d'une pétition qui vient d'être mise en ligne pour marquer notre désaccord contre la décision de l'AFSCA .
A tant vouloir protéger le consommateur ... de quoi en fait?... notre système immunitaire se réduit de jour en jour et les bactéries,quant à elles, se font de plus en plus résistantes
voyez donc cette bactérie qui sévit en Inde et au Pakistan et qui conquiert le monde car elle résiste à tous traitements antibiotiques,
voyez aussi notre bon steak frites qui s'avère être issu de bovins clônés... "3ème génération" il est vrai donc "sans risque" (dixit un responsable du service de contrôle)
voyez aussi tout ce que nous ne savons pas...
Alors si cela vous interpelle un tant soit peu: suivez ce lien et aidez les petits producteurs à, longtemps encore, ravir nos papilles de leurs trésors et signez la pétition: |
Contre les mesures prises par l'AFSCA envers les éleveurs de chèvres et de brebis, en prévention de la Fièvre Q.
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Communiqué de Presse le 2 août 2010 http://www.natpro.be
L’AFSCA veut-elle la mort du lait cru ?
Le lait cru est un lait qui n’a subi aucun traitement thermique et qui conserve donc toutes ses propriétés nutritionnelles et gustatives. Les autres laits, thermisés, pasteurisés, stérilisés ou UHT (Ultra-Haute-Température) sont chauffés à des températures variables qui peuvent aller jusqu’à 150° pendant quelques secondes. Après de tels traitements, ces laits possèdent-ils encore les incomparables qualités nutritives et bactériologiques du produit de nos ruminants ?
Certainement pas : ce sont des laits morts !
Parallèlement, en pleine crise laitière, la vente directe ou la transformation de lait cru à la ferme, nous paraissent des pistes essentielles à explorer et à soutenir pour l’avenir des producteurs de lait. Mais l’AFSCA semble s’opposer à cette solution en voulant imposer une pasteurisation systématique du lait dans toutes les fermes où est présente la bactérie
Coxiella burnetti
, soit 65% des exploitations laitières wallonnes…
Le lait cru : sauveur de l’agriculture paysanne
La vente et la transformation de lait cru relèvent en pratique de l’expertise du monde paysan.
L’agro-industrie, vu ses impératifs de travail, est techniquement incapable de travailler ce type de produit et est donc bien obligée de voir lui échapper ce segment économique. Pour le monde agricole paysan par contre, le lait cru est un incomparable facteur de diversification, favorisant une agriculture de qualité et qui reflète les particularités du territoire, de sa flore, de la race animale utilisée, des bonnes pratiques agricoles, ou de la saison. Cette une piste solide pour permettre aux fermiers wallons de retrouver leur fierté, et leur espoir. Il permet à l’agriculteur de valoriser sa production, et de se différencier des produits standards et insipides que nous sert l’industrie agro-alimentaire.
De plus, d’un point de vue économique la transformation du lait cru est souvent le passage obligé pour tout producteur qui veut se lancer dans la vente directe. Vouloir lui imposer les lourds investissements en équipement de pasteurisation constitue dès lors un frein à l’installation et peut décourager ceux qui vivent depuis des décennies grâce au lait cru. S’en prendre aujourd’hui au lait cru n’augure rien de bon pour l’avenir des autres transformations à la ferme.
Nous sommes en droit de nous poser une question fondamentale : l’AFSCA se soucie-t-elle encore de l’avenir de l’agriculture wallonne, de la richesse de nos terroirs et la qualité de la vie dans nos campagnes ? Tout porte à croire que non !
En retirant les possibilités pour un agriculteur de s’autonomiser par rapport aux laiteries, l’AFSCA soutient plutôt l’agro-industrie dans ses projets de « sortie de crise laitière », à savoir la mise en place de la contractualisation. Véritable mise sous tutelle des producteurs, la contractualisation est le chaînon manquant à l’agro-industrie pour maîtriser de A à Z tous les processus de la production alimentaire, du champ à l’assiette, comme c’est déjà par ailleurs le cas en production porcine, avicole et en maraîchage de grande culture.
Véritable bête noire de l’industrie, le lait cru permet, à l’inverse, aux producteurs de s’affranchir de cette même industrie car eux seuls sont capables de le transformer et de le distribuer !
L’AFSCA et la fièvre Q
Dans son avis publié le 13 juillet dernier, au sujet de la surveillance, de la prévention et de la lutte contre
Coxiella burnetii, le comité scientifique de l’AFSCA recommande la pasteurisation du lait des exploitations touchées ainsi que des campagnes d’information destinées au grand public les avertissant des dangers du lait cru. Pour rappel, Coxielle burnetti est à l’origine d’une maladie nommée « Fièvre Q » - Q pour question !- qui sévit dans les exploitations bovines, caprines et ovines belges
(voir l’avis du comité scientifique sur : http://www.afsca.be/comitescientifique/avis/_documents/AVIS25-2010_FR_DOSSIER2010-12.pdf).
Etant donné que 65% des troupeaux bovins laitiers wallons - contre près de 80% en Flandres - sont aujourd’hui porteurs de
Coxiella burnetti
, et sachant qu’il y a des risques réels de contamination post-pasteurisation, cet avis nous semble particulièrement inquiétant. Avec le pouvoir qu’a l’AFSCA, il y a réellement de quoi s’inquiéter pour l’avenir du lait cru et des produits à base de lait cru, ainsi que pour la transformation à la ferme, d’une manière générale.
Mais la fièvre Q n’est pas nouvelle. Elle est connue depuis les années 1920-1930 et se soigne très bien avec des antibiotiques. C’est uniquement dans le cas où les patients sont atteints de valvulopathie (2% de la population), que la maladie peut entraîner des complications. Elle n’est létale que dans 0,2 % des cas... La manifestation la plus répandue est un syndrome grippal avec un début brusque. La maladie peut, dans certains cas, évoluer vers une pneumonie ou plus rarement une hépatite.
La transmission de cette bactérie se fait par voie aérogène or, dans les conditions de transformation à la ferme, les risques de contamination après la pasteurisation sont particulièrement élevés car le lait, une fois pasteurisé, ne bénéficie plus de l’effet « barrière » que lui confère sa flore originelle. La bactérie pathogène a donc le champ libre pour se développer.
Dans la logique de fuite en avant sanitaire qui est celle de l’AFSCA, on va donc vers une interdiction pure et simple de la transformation de produits traditionnels à la ferme, alors qu’aucun scientifique à ce jour n’a pu démontrer l’existence d’un lien
entre la consommation de produits laitiers crus contaminés et le développement de signes cliniques de la « Fièvre Q » chez l’Homme !
Le même raisonnement vaut pour
Listeria monocytogenes
…
Bien au contraire, différentes études ont démontré une incidence plus élevée de ce pathogène dans le fromage fait à base de lait pasteurisé que dans celui fait à base de lait cru. Refusant toute forme de discernement dans la gestion du risque, c’est donc bien la structure de production traditionnelle elle-même que vise avant tout l’AFSCA.
Le lait cru et ses produits dérivés sont, de par leur richesse intrinsèque, des stimulants incomparables pour le système immunitaire humain. A l’heure où des scientifiques de l’université de Louvain mettent en évidence un lien entre obésité et qualité de la flore intestinale, il y a sans doute lieu de s’interroger sur les dégâts immenses qu’ont engendré des méthodes de conservation aussi radicales que la pasteurisation du lait et de ses dérivés ! Car l’hypothèse hygiéniste doit aujourd’hui être sérieusement envisagée pour expliquer le développement incontrôlé des maladies atypiques comme l’asthme, le rhume des foins, les eczémas, les allergies, etc. Pour que notre système immunitaire fonctionne bien, il faut que nous ayons été mis en contact, très jeunes, avec un maximum de germes tels que ceux qui se trouvent dans le lait cru. Ainsi, plusieurs études épidémiologiques récentes montrent que l’ingestion de lait cru diminue les risques d’asthme et d’allergie (rhino conjonctivite, allergie au pollen, dermatite, etc.). D’autres recherches montrent que l’ingestion de lait cru mène à une stimulation immunitaire plus importante : alors que le lait cru et ses produits dérivés contiennent des bactéries bénéfiques qui colonisent le tractus digestif et qui fortifient le système immunitaire, la pasteurisation diminue ou élimine ces effets bénéfiques.
L’inquiétude soudaine de l’AFSCA est-elle due à un réel souci de prévention ou est-elle poussée par des visions idéologiques plus sombres ? Nous sommes totalement en droit de nous poser la question.
Nature & Progrès demande la régionalisation de l’AFSCA !
L’AFSCA est devenu un véritable cheval fou, un véritable état dans l’état. Il est grand temps que le contrôle sanitaire soit de nouveau en phase avec l’agriculture.
Le citoyen a le droit de savoir qui contrôle véritablement l’AFSCA et quels objectifs réels l’institution poursuit, surtout dans une période où le gouvernement fédéral est en affaires courantes.
Pour Nature & Progrès, il n’y a plus aujourd’hui qu’une seule issue possible : prier monsieur le Pré-formateur Di Rupo, et les négociateurs avec lesquels il discute de régionaliser rapidement l’AFSCA afin de permettre aux Régions d’en assurer un contrôle en phase avec les différentes politiques qu’elles mènent. Lors du Salon Valériane à Namur (3-4-5 septembre 2010), une table ronde sur le lait cru sera organisée le vendredi 3 septembre à 15h avec pour intervenants : l’AFSCA, Marie-Christine Montel qui dirige l’unité de recherches fromagères de l’Institut National de Recherche Agronomique, Marie-Christine Ansay, productrice de fromage au lait cru et un représentant de la filière lait.
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